Se connecter S’abonner

Automobile: la prime à la casse rencontre un vif succès et des soucis de paiement

En délaissant sa vieille voiture polluante pour se tourner vers un véhicule plus vert, un particulier peut bénéficier de la prime à la casse ou prime à la conversion. Problème, le dispositif est très demandé et rencontre de gros problèmes pour le paiement de la prime.
La prime à la conversion rencontre un vif succès. Crédit : Istock.

La prime à la conversion qui encourage les automobilistes à échanger leurs vieux véhicules polluants contre des voitures plus propres dépasse largement les objectifs du gouvernement, avec plus de 170.000 dossiers déposés cette année, a annoncé vendredi le ministère de la Transition écologique. D’ici la fin de l’année, « plus de 250.000 véhicules » auront été échangés, selon un porte-parole du ministère, confirmant une information des Echos. Ainsi, sur douze mois, la moitié de l’objectif que s’est donné le gouvernement sur le quinquennat serait déjà atteint.

A LIRE >>> Voitures électriques : les modèles rentables et les autres

A la date du 16 septembre, 170.122 dossiers ont été déposés, selon cette même source. Le gouvernement dépasse donc largement l’objectif de 100.000 primes par an qu’il s’était fixé. « C’est un grand succès (…), ça va permettre d’avoir des véhicules qui consomment moins », s’est réjouie vendredi la ministre des Transports, Elisabeth Borne, sur Europe 1. « Les voitures aujourd’hui consomment un tiers de carburant de moins qu’il y a vingt ans, donc la prime à la conversion aide chaque Français à avoir un véhicule qui consomme moins et qui pollue moins ». 

70 000 particuliers en attente du versement de la prime

Si, pour le gouvernement, le dispositif rencontre un vif succès, du côté des prétendants à la prime, c’est moins reluisant. Toujours selon le quotidien Les Echos, 70 000 dossiers seraient en souffrance. Des particuliers attendent toujours le versement de leur prime. Dépassée par l’afflux de dossiers, l’Agence  de service et de paiement (ASP) chargée de verser la prime n’aurait effectué aucun paiement depuis le mois de mai. Selon une source proche du dossier citée par le quotidien Le Parisien, la raison de l’interruption du versement de cette remise n’aurait rien à voir avec la gestion d’une pile de dossiers démesurée : « L’ordre a été donné de geler jusqu’à la fin de l’année le compte d’affectation spécial qui alimentait le fonds destiné à la prime à la casse ». « Cela peut venir du fait qu’il n’y ait plus d’argent ou bien encore qu’il a été considéré que celui qui s’y trouvait encore pourrait servir à autre chose, plus urgent ». Cette explication, les services du Premier ministre la réfutent précisant qu’il n’y a aucun problème budgétaire et que des versements ont bien eu lieu en juillet malgré les dires de l’ASP. Et de confirmer que « tous les dossiers qui ont été validés seront bien payés ». 

De 1 000 à 2 500 euros

Instaurée depuis le 1er janvier, la prime à la conversion prévoit le versement de 1.000 euros (2.000 euros pour les ménages non imposables) pour la mise au rebut des véhicules diesel d’avant 2001 (et d’avant 2006 pour les ménages non imposables) et des véhicules essence d’avant 1997. La voiture achetée peut être d’occasion mais elle doit répondre à certains critères écologiques (vignette Crit’Air de 0 à 2, normes Euro 5 ou 6). La prime est portée à 2.500 euros pour l’achat d’un véhicule électrique neuf. Selon les chiffres du ministère, 80% des véhicules mis au rebut sont des voitures diesel contre 20% de véhicules essence. Les ménages modestes sont les plus séduits par cette prime à la casse, puisque 70% des foyers concernés sont non imposables.

Cette mesure fait partie des actions du gouvernement pour accompagner les Français touchés par la hausse des cours des carburants, a expliqué la ministre des Transports. Les taxes sur l’essence vont augmenter de 4 centimes par litre l’an prochain, et celles sur le diesel de 7 centimes, alors que la hausse des cours du brut sur les marchés mondiaux renchérit déjà le prix du carburant. « On est bien conscient que ce choix peut poser des difficultés à certains Français, notamment ceux qui sont éloignés des centres-villes et qui doivent prendre leur voiture tous les jours pour se déplacer », a déclaré Mme Borne.