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Démarchage téléphonique : Bloctel est-il vraiment efficace ?

Après trois ans d’existence, l’outil du gouvernement contre le démarchage publicitaire Bloctel demande à ses utilisateurs de se réinscrire. Mais est-ce que ça vaut le coup ?

AMF
Crédit: iStock.

Bloctel, c’est un outil gratuit de lutte contre le démarchage publicitaire téléphonique que le gouvernement a lancé en juin 2016. Sorte de liste rouge, les numéros de téléphone que vous souhaitez protéger du démarchage sont enregistrés pendant trois ans dans la base de données du service.

D’ailleurs pour les premiers utilisateurs, une réinscription va être nécessaire. Bloctel envoie un courriel aux concernés pour qu’ils procèdent à leur réinscription sur leur espace personnel. Il suffit juste de vérifier les numéros et de cocher la case pour le renouvellement et c’est reparti pour trois ans.

Efficacité relative

Mais est-ce que ça marche vraiment ? Tout d’abord, Bloctel a des limites imposées par la loi : les professionnels avec qui un contrat est en cours, les appels de prospection pour la presse, les appels émanant d’un service public, d’instituts de sondage ou d’associations à but non lucratif ne seront pas bloqués par le service. Selon le site Numerama, le bilan au bout de trois ans est globalement positif : « le démarchage sauvage est de l’histoire ancienne ».

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Mais le Dauphiné libéré se fait l’écho d’autres opinions. D’après le quotidien régional, les témoignages affluent pour se plaindre de l’inefficacité du service. Près de 280 000 personnes (sur les 4 millions d’inscrits) ont déposé près de 1,4 million de réclamations sur le site internet de Bloctel. Une situation qui serait due au non-respect de la loi par les entreprises de démarchage, qu’a permis de mettre en évidence Bloctel.

Un nouveau texte de loi

Un texte législatif sur le démarchage téléphonique est en cours d’adoption. Il est passé par l’Assemblée nationale en décembre 2018 et par le Sénat en février. Il reste dans la philosophie du droit actuel, à savoir le principe d’opposition au démarchage plutôt qu’une obligation de consentement préalable envers les utilisateurs, et ce, pour préserver l’emploi dans les centres d’appel (56 000 emplois directs en équivalent temps plein). Par contre, les sanctions en cas de manquements de la part des centres d’appels sont multipliées par cinq, jusqu’à 375 000 euros d’amende maximale. Le texte doit désormais retourner devant l’Assemblée.