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Rénovation énergétique : attention aux professionnels peu scrupuleux

Fausses promesses, absence de devis, sous-estimation des travaux ... L’UFC-Que choisir dresse un portrait peu flatteur du secteur.

rénovation énergétique
Crédit: iStock.

Dans le secteur de la rénovation énergétique, l’arnaque n’est jamais très loin, selon une enquête de l’UFC-Que choisir. Pendant une quinzaine de jours, en octobre dernier, des bénévoles de l’association ont joué les clients mystère et se sont présentés dans des magasins ou des stands sur des foires pour faire rénover des fenêtres anciennes ou installer des panneaux photovoltaïques. En tout, les pratiques de près de 500 professionnels dans 72 départements ont été auscultées.

Absence de devis

Le premier problème soulevé est le devis : l’UFC-Que choisir a noté que près de six professionnels testés sur dix n’en remettent pas, malgré les demandes des consommateurs-testeurs. Et quand ils ont des devis, les bénévoles remarquent des différences impressionnantes de prix entre les entreprises. L’association note que pour des fenêtres, à prestation identique, le devis varie de 4 400 à 18 500 euros. Pour le photovoltaïque, les prix varient de 2 000 à 7 000 euros le KWc (Kilowatt crête, l’unité qui mesure la puissance du panneau photovoltaïque lorsqu’il est exposé à un rayonnement solaire maximal).

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Les clients mystère ont également été confrontés aux fausses promesses : par exemple, 16% des professionnels testés ont promis une baisse drastique de la consommation d’énergie du logement et donc des factures alors qu’ils ne connaissent pas les caractéristiques du logement concerné, qu’ils n’ont pas visité.

Pratiques « désastreuses »

Sans compter les pratiques abusives : dans le photovoltaïque, un tiers des stands visités ont menti en prétendant détenir le label Reconnu garant de l’environnement (RGE), un label que l’entreprise doit absolument détenir pour que le consommateur ait accès aux crédits d’impôts. De plus, plusieurs commerciaux ont sous-estimé le coût réel des travaux envisagés.

Des pratiques jugées « désastreuses » par l’association et qui posent problèmes d’autant plus que de l’argent public est en jeu : alors que sept millions de logements sont mal isolés, le gouvernement a lancé un plan de rénovation énergétique de l’habitat d’un montant de 14 milliards d’euros, avec des crédits d’impôts à destination des ménages. Environ 2,5 millions de logements devraient être rénovés à l’horizon 2023.