Pouvoir d’achat : on comprend mieux pourquoi les gilets jaunes sont descendus dans la rue
Mesures sur les cotisations sociales, diminution de la taxe d’habitation … Le gouvernement avait sorti son arsenal pour augmenter les revenus. Mais les mesures ont été inefficaces.

Au lieu de gains, ce sera des pertes. D’après une étude de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) publiée mardi, le pouvoir d’achat des Français a baissé en octobre 2018, alors qu’il aurait dû augmenter. En effet, le gouvernement avait pris des mesures en ce sens, en supprimant les cotisations maladies et les cotisations chômage, pour compenser l’augmentation de la CSG (contribution sociale généralisée). Le gouvernement s’était félicité, rappelle BFMTV, de ces annonces qui, combinées à la baisse de la taxe d’habitation, permettait d’offrir l’équivalent d’un treizième mois aux Français.
L’augmentation des prix du pétrole
Mais ces mesures ont complètement été gommées par la hausse des prix des produits pétroliers. Les tarifs de l’essence, du gazole et du fioul domestique ont augmenté respectivement de 11%, 19% et 27% sur les dix premiers mois de l’année 2018, explique Le Point.
L’Insee a calculé que ça entrainait une dépense supplémentaire moyenne de 12 euros pour chaque Français en octobre dernier, soit 4 euros liés à l’augmentation des taxes sur les produits pétroliers au 1er janvier 2018 et 8 euros liés à la hausse des prix sur les marchés mondiaux. Ce qui fait une perte de pouvoir d’achat de 7 euros en moyenne et par individu, car le gain lié au remaniement des cotisations sociales n’était que de 5 euros, en moyenne.
Des disparités
L’Insee souligne que cette perte de niveau de vie diffère selon les situations : le gain a quand même été positif (5 euros) pour les ménages en emploi. La perte a été plus significative pour les retraités. « La bascule des cotisations sociales vers la CSG réduit leur niveau de vie mensuel de 27 euros en moyenne, auxquels s’ajoute une perte de 12 euros due à la hausse des prix des carburants et du fioul domestique », indique l’Institut, soit 39 euros en moins.
De plus, les territoires ruraux et les petites villes sont plus touchés par la hausse des prix du pétrole, là où les déplacements en voiture sont les plus fréquents et où le chauffage au fioul est le plus présent. Ainsi, pour les ménages ruraux, la parte de niveau de vie atteinte 0,9% pour les ménages actifs et 1 % dans les ménages retraités.